En number one... Death Note
Découvert début 2006 via le scantrad (je ferai un post à ce sujet, d'ailleurs), ce shonen (que je considère plutôt comme seinen) m'a littéralement cloué sur place. Pourquoi? X raisons :
- son scénario : un véritable thriller empli de suspense, où l'on suit d'un côté la mise en oeuvre du plan du héros, et de l'autre l'enquête de la police (en réalité c'est bien plus complexe, mais en dire plus serait spoiler). Jusqu'à la dernière page du dernier volume, l'histoire est prenante, et tient la route plus que jamais.
- ses personnages : des graphismes sublimes du maître Takeshi Obata (dessinateur de Hikaru no Go) au service de personnalités charismatiques. Un héros, Light Yagami, à priori banal (17 ans, élève et fils modèle), qui cache en réalité un désir qui fait de lui le méchant de l'histoire. Son rival direct, considéré comme le meilleur détective au monde, se fait appeler L. Personnage à l'opposé du héros, il est... bizarre. Bourré de petites manies, son comportement pour le moins original (se balade pieds nus, voûté, est d'un blanc à faire pâlir un iceberg, sa façon d'utiliser les objets...) et sa capacité de réflexion hors du commun font que lui aussi on l'aime beauxcoup. Par ailleurs chaque lecteur s'identifiera plus à tel ou tel personnage, selon son point de vue (d'où une certaine polémique ^^). Mais les personnages secondaires (peut-on vraiment les appeler secondaires d'ailleurs?) ne sont pas en reste, avec notamment Amane Misa, lolita goth mannequin... Bon okay j'arrête pour les personnages :-)
- son réalisme : l'idée de base est tout simplement géniale. Le manga se passe dans le monde actuel, principalement au Japon. La seule chose surnaturelle est le Death Note, carnet permettant de tuer une personne rien qu'en y écrivant son nom. Mais les auteurs ne se sont pas arrêtés là : il y a dans le manga une réflexion très poussée sur l'usage de ce carnet, avec notamment de nombreuses règles (connaître le visage en plus du nom pour éviter de tuer plusieurs personnes ayant le même nom par exemple) très logiques. En gros, si le Death Note existait vraiment, l'histoire du manga pourrait bien se dérouler dans la réalité... c'est certainement pour cette raison qu'on s'attache vraiment à l'univers du manga.
Numéro deux... Junk, record of the last Hero
Kia Asamiya, habitué des mangas de superhéros (limite comics, comme Dark Angel), nous livre ici sa vision de la société japonaise, mal à l'aise, ne sachant plus où aller, corrompue... En effet, son personnage principal, Hiro (!), est tout à fait antipathique. Jeune lycéen cloîtré chez lui depuis six mois, suite à une humiliation causée par des voyous, reste enfermé dans sa chambre. Ce hikkikomori (phénomène de société de plus en plus marqué au Japon et véritable problème pour la génération actuelle de jeunes) participe à un concours sur le net, et gagne... un costume de superhéros! Là se pose le pilier principal du manga : que feriez-vous si vous aviez une énorme puissance ? Hiro, lui, ne pense qu'à sa vengeance, à son profit, jusqu'au jour où il dépasse la capacité de son costume et entraîne une déstabilisation du costume qui détruit sa maison, tuant du même coup ses parents... Fin de l'introduction. Au fur et à mesure du manga, on suivra donc le parcours de ce héros hors normes, mais également celui d'autres personnes plus ou moins liées à Hiro (dont un autre superhéros)... Le tout sur un fond d'étrange affaire de terrorisme, de crise nationale... Bientôt le septième et dernier voulme en France!
Et le numéro trois est... Blame!
L'oeuvre de Tsutomu Nihei est un véritable ovni. Seinen se déroulant dans un univers futuriste bien étrange. En fait, c'est un manga qui se regarde, et ne se lit pas.
Tout d'abord parce que les textes sont quasi-absents : ici compte la sublime architecture des lieux, on contemple le voyage du héros solitaire. On est pas gênés de voir que l'auteur a une formation d'architecture par ailleurs. Tout est dans les décors, tantôt vestiges d'un village humain, tantôt forme abstraite surgie du cerveau de l'auteur. Graphiquement, c'est une grande claque dans la gueule, n'ayons pas peur des mots.
Sans conteste le manga le plus fouillé graphiquement que j'aie jamais eu entre les mains. A noter que toutes les autres oeuvres de l'auteur se passent dans un univers étrange : Abara, Noise, Snikt!... autant de mangas expérimentaux.
Et vous, quels mangas vous ont le plus surpris?